Je cherchais pourquoi cet après-midi, le déclencheur. Il
faut une bonne raison pour passer du statut, confortable, d’observateur à
l’autre, plus exigeant, de militant engagé.
Le projet de restructuration du réseau de la santé, une
aventure indéfendable décriée par à peu près tout le monde, sauf le bon docteur
Barette, avait commencé à me chatouiller le gros nerf du bon sens élémentaire.
Puis sont venues les coupes dans la santé publique et dans les budgets utilisés
pour venir en aide aux plus démunis.
Mais le bouchon a sauté quand la ministre Charbonneau a
avoué ne pas avoir évalué les conséquences sur les femmes et l’emploi de la
hausse des frais de garde. Attends! On est où là? Dans un état moderne,
vraiment?
Alors j’ai joint le groupe des 1000 pour Jean-François
Lisée.
Ce matin, je l’ai rencontré lors d’un rassemblement dans
Rosemont. J’ai pris ma carte de membre du PQ, j’ai signé son formulaire de
candidature et j’ai fait un chèque pour contribuer à sa campagne.
Pourquoi Lisée?
Je connais Jean-François Lisée par ses écrits, depuis Dans l’œil de l’aigle, en 1990, ce qui ne
nous rajeunit pas, ni lui ni moi. Je l’ai suivi par ses bouquins, par ses
blogues, par ses interventions publiques.
Je le connais comme un honnête homme, un homme intègre.
Comme un humaniste, un progressiste, qui se trouve toujours du bon côté des
enjeux, celui du respect et de l’ouverture à l’autre.
Un homme de gauche quant aux objectifs : mieux partager
la richesse, construire une classe moyenne forte, égaliser les chances… Un
lucide quant aux moyens, inféodé à personne, pas dogmatique, attaché aux
résultats.
Jean-François Lisée pour sa position face aux anglophones de
Montréal, aussi. On se respecte, on reconnaît la contribution unique de chacun
et on arrête de se conter des histoires : il faut préserver une masse
critique de francophones sur l’île. Il est temps d’agir sur les bonnes choses.
Pour sa position au sujet du référendum. Une position
volontaire, mais raisonnable, et claire. Un an avant les prochaines élections,
le PQ prendra le pouls du Québec et s’engagera à tenir ou non ladite
consultation. Fini la valse-hésitation, les électeurs sauront à quoi
s’attendre.
Parce qu’il s’agit d’un authentique démocrate, qui respecte
les citoyens et les institutions, qui rejette la mentalité de clan et tend la
main pour faire progresser ses idées.
Pour son amour de Montréal, ma ville.
Parce que Jean-François Lisée est un gars de contenu, un
gars de dossier. Capable de voir large et en profondeur à la fois. Pas besoin
de voir sa famille à la Une des magazines à potins pour croire qu’il ferait un
excellent premier ministre.
Parce qu’il faudra cesser de s’entre-déchirer si on veut
tenir tête aux véritables adversaires.
Pour toutes ces bonnes raisons, mais aussi parce que je vois
mal comment la démocratie serait bien servie par un candidat à la tête d’un
empire médiatique en position dominante au Québec, aussi méritoire soit-il.
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